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— Je meurs de soif, dit Toutankhamon. Donne-moi encore de la bière fraîche.
Le roi tendit sa coupe à la reine. Tenant une passoire dans la main droite, Akhésa y versa le liquide qui, filtré, serait plus doux à la gorge enflammée du roi. Ce breuvage était aussi un remède qui guérissait des infections.
— La journée sera longue et épuisante. Ne pourrions-nous écourter certaines cérémonies ?
— Impossible, répondit Akhésa, embrassant tendrement le roi sur le front. La fête du jour de l’an est l’occasion de fastueuses réjouissances dont Pharaon est le centre. Voici venu le moment de votre triomphe, Majesté.
Les yeux du roi brillaient d’excitation.
— Et si nous faisions l’amour au lieu de nous encombrer de tout ce protocole ?
La reine baissa les yeux, faussement pudique.
— L’un n’empêche pas l’autre, dit-elle d’une voix amusée. N’est-ce point l’amour qui inspire votre règne ?
Akhésa fit glisser sur les épaules les bretelles de sa robe qui tomba à ses pieds. Elle demeura face au roi, vêtue de son seul collier de perle de cornaline. Toutankhamon, bouleversé par cette vision, serra son épouse dans ses bras.
— Comment te dire que je t’aime toujours davantage, Akhésa ? Tu es si belle, tu…
Elle posa l’index sur les lèvres de Pharaon.
— Un jeune dieu doit être silencieux, Majesté. Il ne parle pas, mais il agit.
Toutankhamon embrassa le cou parfumé de la grande épouse royale et, avec une infinie douceur, l’étendit sur un lit en bois doré aux pieds en forme de pattes de lion.
Plusieurs semaines s’étaient écoulées depuis la fin de la pénurie. Lorsque Maya, Maître d’Œuvre de tous les chantiers royaux et surintendant du Trésor, avait regagné son bureau ministériel, il avait aussitôt procédé à un examen des dossiers confiés par le « divin père » Aÿ. Il lui revenait d’établir la liste des hauts fonctionnaires destinés à comparaître devant un tribunal pour fautes graves. Ses premières investigations lui démontraient l’ampleur du réseau d’influences tissé par Horemheb.
Ce dernier affichait une belle sérénité, qui étonnait le couple royal. Le général donnait réception sur réception, organisait des chasses au lion, voyageait avec ostentation sur des bateaux où l’on festoyait. Il n’oubliait pas de se rendre au palais pour offrir des cadeaux au roi et à la reine et recevoir leurs instructions qui se résumaient à des activités mondaines dont Horemheb semblait se contenter. À qui voulait l’entendre, il affirmait avoir définitivement renoncé au pouvoir suprême afin de goûter sans réserve à une existence de courtisan vouée au luxe et au plaisir. Son épouse, Mout, portait chaque jour une robe différente et passait de nombreuses heures en compagnie de ses esthéticiennes et de ses coiffeuses. Elle s’affichait comme la première dame de Thèbes après la reine et comme la meilleure organisatrice de réceptions de la capitale.
Akhésa demeurait sur ses gardes, mais elle pensait avoir affaibli de manière décisive son dangereux adversaire en nommant comme Premier Prophète d’Amon un prêtre dévot fort âgé et grand ami du « divin père » Aÿ, devenu conseiller privé du couple royal et logeant désormais au palais.
L’ambassadeur Hanis, dont les rapports sur la situation en Asie étaient plutôt rassurants, avait regagné Thèbes pour fêter l’année nouvelle. Les Hittites n’avaient certes pas diminué leur effort militaire, mais ils se montraient d’une extrême prudence et avaient cessé leur politique d’expansion.
Hanis avait décrit le couple royal comme intransigeant et décidé à maintenir le rayonnement pharaonique à l’étranger, avec l’appui inconditionnel du général Horemheb dont le prestige restait grand. Aussi les Hittites se cantonnaient-ils dans une position d’attente, hésitant à provoquer des affrontements directs avec l’armée égyptienne.
Akhésa avait eu un long et féroce entretien avec Nakhtmin, le chef d’armée désigné par Toutankhamon. Elle lui avait reproché sa veulerie et sa mollesse, déclenchant une réaction violente de la part d’un homme jeune qui avait oublié ses devoirs pour ne jouir que de ses droits. Lui rappelant son serment de fidélité au pharaon, le respect qu’il devait à son père Aÿ dont il déshonorait le nom par sa conduite, elle avait éveillé en lui le désir d’être digne de la fonction qui lui avait été confiée.
La reine n’agissait pas par bonté d’âme pour un homme qu’elle méprisait. Elle l’utilisait contre Horemheb. Si Nakhtmin prouvait une seconde fois son incapacité, elle l’évincerait. Dans l’immédiat, il gênerait l’action du général, même si ce dernier conservait de solides appuis dans les différents corps d’armée. Bientôt, elle pourrait modifier certains commandements, peut-être même envoyer les meilleurs amis de Horemheb en Asie et en Nubie.
L’année qui s’ouvrait marquait le premier apogée du règne de Toutankhamon. Akhésa s’effacerait derrière le roi et proclamerait la valeur de son action devant la totalité de la cour. Encore fallait-il que le jeune pharaon supportât le poids du costume rituel et de la double couronne tout au long d’une cérémonie qui durerait jusqu’à la nuit.
Au milieu de la matinée, Pharaon et la grande épouse royale sortirent du palais, suivant un maître de cérémonies pourvu d’une longue canne et précédant une file de courtisans recueillis, tête baissée. Ils marchèrent d’un pas lent vers le temple de Karnak. À l’entrée de l’enceinte sacrée les attendaient de nombreux prêtres. De leurs rangs sortit le Premier Prophète, le dos voûté.
— L’année se meurt, l’année renaît. Que Pharaon préserve la vie de son peuple et qu’il empêche la maladie, la haine et la destruction de franchir les frontières.
— Pour qu’il en soit ainsi, exigea le maître de cérémonies, que Pharaon soit purifié.
Toutankhamon fut introduit dans une salle étroite, au plafond peu élevé, la « maison du matin ». Deux prêtres le purifièrent en lui versant de l’eau sur la tête et sur les mains. Puis le roi emprunta un couloir qui le mena jusqu’au pavillon du trésor où, après avoir lu les formules alchimiques transformant en or la matière première, il s’installa dans un palanquin aux côtés de la reine. Une procession les emmena jusqu’à la chapelle du grand siège où le roi reçut neuf onctions. Grâce à l’application des huiles saintes, la lionne dangereuse, pourvoyeuse d’épidémies, n’enverrait aucun maléfice contre lui.
Le couple royal séjourna plus d’une heure dans le sanctuaire de la Maison de Vie où le roi consacra des aliments aux divinités de sorte qu’elles fussent favorables l’année durant. Toutankhamon et Akhésa méditèrent au centre d’une cour entourée de murs de brique crue et au sol dallé de pierre. La reine enflamma sept statuettes placées devant le roi. Elle lui donnait ainsi une énergie impérissable. Puis elle plaça au cou de Pharaon une amulette représentant le faucon et l’abeille, protecteurs magiques de son pouvoir.
Après avoir franchi une porte monumentale en calcaire blanc, le roi chemina entre deux rangées de colonnes aboutissant à une salle plongée dans l’obscurité. Il s’étendit sur un lit, sept sceaux placés sous la tête, prêt à traverser l’espace de mort qui séparait l’année finissante de la nouvelle année.
Lorsqu’il se releva, la reine décapita sept plantes du marais, symbolisant les ennemis de l’Égypte. À peine debout, Toutankhamon vacilla. Il tendit le bras droit vers Akhésa, espérant s’agripper à elle, mais s’écroula avant d’avoir pu atteindre son épouse. La reine appela à l’aide.
Le roi vomit un mélange de sang et de bile.
Deux prêtres le portèrent jusqu’à une salle d’eau pourvue de latrines. Deux sièges de bois étaient placés sur des murets de briques d’une bonne hauteur. Au-dessous, des récipients en terre cuite destinés à recueillir les déjections. On déshabilla le roi et on le maintint debout sur une dalle de calcaire sous laquelle passait une conduite chauffée. On le lava, l’eau étant projetée sur des murs recouverts de carreaux de calcaire.
Toutankhamon n’avait pas perdu conscience, mais il se sentait faible. Akhésa le supplia de faire appel à ses ultimes ressources pour continuer à célébrer les rites. Il était indispensable que le peuple acclamât son roi.
Une coupe de jus de palme additionnée d’huile de moringa revigora le souverain. Malgré le goût désagréable, Akhésa l’obligea à la boire jusqu’à la dernière goutte. S’appuyant sur le bras de son épouse, Toutankhamon reçut la double couronne, empoigna le sceptre du commandement et réussit à marcher jusqu’au parvis du temple où des prêtres lâchèrent des oiseaux aux points cardinaux. Le faucon, le vautour, le milan et l’oie du Nil répandraient aux quatre coins de l’univers la bonne nouvelle : le roi d’Égypte avait vaincu le mal.
Une hirondelle tournoya joyeusement dans la lumière hivernale, déclenchant des sourires de satisfaction. Nul présage n’aurait pu être plus favorable. C’était sous cette forme que l’âme de Pharaon montait au ciel pour dialoguer avec les puissances d’en haut et revenait vers la terre pour guider les humains.
Le soleil était au zénith quand le jeune roi, sortant du temple de Karnak, apparut à son peuple. Toutankhamon était assis sur un trône maintenu par deux longues barres de bois que des porteurs soulevaient à hauteur d’épaule. Les regards étaient attirés par la double couronne, la blanche emboîtée dans la rouge, caractérisée par sa tige spiralée reliant la pensée de Pharaon à l’énergie du cosmos.
Une foule dense attendait que le roi-dieu se manifestât. Une immense clameur s’éleva quand Toutankhamon posa pied à terre, éleva son sceptre et sacralisa les hommes, les femmes et les enfants dont la vie était liée à sa vie. Un intense sentiment de communion unit le souverain à ses sujets.
Vinrent vers lui des porteurs d’offrandes qui déposèrent sur des autels portatifs les cadeaux du Nouvel An. Les ateliers royaux avaient créé des chefs-d’œuvre : colliers, bracelets, sandales dorées, étoffes luxueuses s’accumulèrent devant les yeux émerveillés de l’assistance. Le roi examina avec attention chaque objet, félicita les chefs de corporations et décora de trois colliers d’or son Maître d’Œuvre, Maya, chef de tous les artisans.
Pas un dignitaire ne manquait. La cour, au grand complet, observait d’un œil critique la prestation du jeune souverain dont la popularité ne cessait de croître. Les plus exigeants durent admettre que le jeune homme remplissait sa tâche à la perfection. Il savait se montrer chaleureux et attirait l’amour du peuple. L’âge venant, il jouissait d’une autorité plus marquée. Ayant à ses côtés une grande épouse royale dont chacun connaissait les qualités de femme d’État, il disposait d’une alliée qui s’affirmait déjà comme une reine exceptionnelle.
Le « divin père » Aÿ, qui avait eu le droit de s’asseoir sur un tabouret pliant en raison de son état de santé, éprouvait une profonde satisfaction. Jusqu’à cet instant, il avait craint que le roi fût incapable de supporter les exigences physiques d’une aussi longue journée. Mais plus les minutes s’écoulaient, plus la vigueur de Toutankhamon augmentait.
Horemheb, le visage indéchiffrable, s’étonnait, lui aussi, de la résistance du jeune monarque. Il était persuadé qu’il ne supporterait pas longtemps le poids de la double couronne, de la robe de cérémonie et du sceptre de commandement. Comme il aurait aimé le voir s’écrouler et mordre la poussière ! Ce dernier espoir s’estompait. Le général perdait confiance en lui-même. Il enrageait de renoncer à un grand destin à cause d’une femme dont le sens politique s’était révélé plus aiguisé que le sien. Il avait commis une faute impardonnable : sous-estimer la capacité d’Akhésa à lutter contre l’adversité. Alors qu’il la croyait vaincue, elle avait profité d’une de ses rares périodes de passivité pour déployer une stratégie victorieuse. Les meilleurs amis du général, de hauts fonctionnaires qui l’avaient toujours soutenu, commençaient à se détacher de lui de peur d’être sanctionnés à l’issue de l’enquête ordonnée par le roi. Pieds et poings liés, Horemheb s’enfermait dans une vie mondaine. Jamais le couple royal n’oserait s’attaquer directement à lui. Il le laisserait vieillir dans le luxe alangui de Thèbes en rétrécissant chaque année davantage son champ d’action. Cette lente asphyxie ne serait-elle pas pire que la mort ?
Akhésa, qui se tenait aux côtés de son époux, légèrement en retrait, n’avait pas réussi à capter le regard du général Horemheb. Elle regretta de ne pouvoir le déchiffrer, ressentir son désarroi face à des événements qui le reléguaient dans les ténèbres. Comment le général réagirait-il devant son inévitable déchéance ? Comment tenterait-il de sortir de sa prison dorée ? Sa chute était d’autant plus douloureuse qu’il avait cru atteindre le sommet.
Akhésa avait le sentiment de régner sur la foule joyeuse qui acclamait le roi. Le plus beau des cadeaux de ce Nouvel An était la maturité du jeune monarque. Il avait vaincu sa faiblesse physique, surmonté un malaise, subjugué ses derniers adversaires.
Akhésa éprouvait un nouveau sentiment à l’égard de son mari : elle l’admirait. En le voyant à l’aise parmi les courtisans, débonnaire avec son peuple, sûr de lui dans sa démarche, la reine s’apercevait que Toutankhamon commençait à pratiquer avec bonheur son métier de roi et même à y prendre plaisir.
Ce soir, elle lui ferait l’amour comme la première fois où leurs corps s’étaient unis.
Quand le soleil s’enfonça dans l’occident, chaque maîtresse de maison, de la plus humble à la plus fortunée, alluma une lampe qu’elle plaça en évidence sur le rebord d’une terrasse ou le pas d’une porte. Au même instant, l’Égypte entière s’illumina de mille feux, villes et campagnes formant un unique tissu de clarté. Le ciel était sur la terre, brillant de milliers d’étoiles. Partout, on dansait et on chantait. On festoierait jusqu’au matin.
Au palais étaient réunis les proches de Toutankhamon : Maya, Maître d’Œuvre et surintendant des finances, le « divin père » Aÿ, l’ambassadeur Hanis. Tous trois avaient chaleureusement félicité le souverain. Sensible à ces louanges, il avait été bouleversé par les regards énamourés d’Akhésa dans lesquels il avait senti naître l’admiration.
Il savourait cette victoire-là plus que toutes les autres. Conquérir totalement son épouse, la rendre amoureuse dans son esprit comme dans son corps était son souhait le plus cher. Puisqu’il n’y parvenait qu’en remplissant de manière éclatante sa fonction de Pharaon, il se conformerait désormais à cette exigence. Il régnerait pour elle.
Akhésa, épuisée, s’était assise aux pieds du roi, la joue posée sur sa jambe. Toutankhamon avait été régénéré par la cérémonie. Toute trace de fatigue avait disparu de son visage. Il se montrait volubile, parlant avec enthousiasme de ses nombreux projets destinés à rendre l’Égypte plus heureuse. Hanis découvrait un roi dont il n’avait pas soupçonné la force de conviction. Maya se réjouissait de voir enfin surgir la véritable nature de son ami. Le « divin père » Aÿ appréciait à sa juste valeur la magie utilisée par Akhésa pour amener un homme à se délivrer du fardeau de l’enfance.
Les maîtres de l’Égypte avaient dîné de figues fraîches, de brochettes d’agneau grillé et de gâteaux au miel. L’échanson leur avait servi du vin rouge des oasis au fruité admirable.
— L’Égypte est riche, déclara Maya. Elle le deviendra plus encore grâce au travail de gestionnaires compétents. Nous ouvrirons de nouveaux chantiers et procéderons à de nombreuses restaurations. Le roi Toutankhamon laissera trace de son nom dans le pays entier.
— Il est possible de mettre fin aux monopoles économiques encore détenus par les prêtres d’Amon, ajouta le « divin père ».
— Que Pharaon ne néglige pas la politique extérieure, recommanda Hanis. Les Hittites demeurent un danger réel. Je suis favorable à une campagne militaire d’intimidation.
Détendue, Akhésa goûtait ces paroles comme un bonheur sans limites. Toutankhamon gouvernait. Ses plus hauts dignitaires le servaient sans arrière-pensée. Il pouvait enfin construire son règne à l’image d’un temple. Les paroles sortant de sa bouche deviendraient réalité.
— Je vous approuve, mes amis, déclara le roi, mais il reste un obstacle majeur.
— Lequel, Majesté ? demanda Hanis.
— Le général Horemheb.
— Il a perdu la guerre intestine qu’il vous livrait, déclara Maya.
La servante nubienne apporta du raisin. Les convives, repus, le refusèrent. Mais Toutankhamon, insatiable en ce jour triomphal, dégusta quelques grains dont la fraîcheur sucrée enchanta son palais.
— Je ne suis pas d’accord. Le prestige du général demeure intact. Il ne restera pas sans réagir. Demain, il fomentera un autre complot contre moi. Il trouvera de nouveaux alliés. Il exploitera la moindre de nos faiblesses. Horemheb sera un danger permanent.
La justesse de l’analyse troubla les esprits. Même Akhésa se rendit aux raisons formulées par son époux.
— Que proposez-vous donc, Majesté ? s’enquit le « divin père ».
— La seule solution possible.
L’ambassadeur Hanis respira soudain avec difficulté.
— Vous ne voulez pas dire…
— Si, affirma Toutankhamon avec flegme. L’exil. Je nomme le général Horemheb gouverneur des oasis. Loin de Thèbes, perdu au milieu du désert, privé de son réseau de relations, il ne nous nuira plus. Maya rédigera le décret dès demain. J’y apposerai mon sceau. Le général aura définitivement quitté la capitale avant la fin de cette semaine.
Toutankhamon et Akhésa échangèrent un sourire. La reine avait la sensation de nager dans le lac de la félicité, l’un des paradis promis aux bienheureux. Pharaon agissait comme un grand monarque et réalisait son rêve le plus secret : faire disparaître Horemheb.
— Ne craignez-vous pas… commença le « divin père ».
— Je ne crains plus rien ni personne, dit Toutankhamon. Je suis Pharaon.
Aÿ, Anis et Maya inclinèrent la tête avec respect. Akhésa vivait un formidable espoir. Aux côtés d’un roi conscient de la puissance que lui avaient confiée les dieux, elle pourrait œuvrer à la restauration de la religion d’Aton. Elle le convaincrait de quitter Thèbes et de créer une nouvelle capitale où régnerait un soleil divin, capable d’unifier les peuples d’Égypte et d’Asie.
Elle étreignit avec tendresse la jambe de son époux.
Celui-ci se raidit. Il se leva brusquement, portant la main à sa gorge.
— J’étouffe, se plaignit-il… Un feu me brûle…
Toutankhamon fit quelques pas, tentant d’atteindre une fenêtre. Vaincu par la souffrance, il tomba à genoux. Akhésa se précipita vers lui, le serrant dans ses bras.
— Akhésa, mon amour… murmura-t-il au prix d’un effort surhumain qui lui déchira la poitrine.
La tête du jeune roi se pencha en arrière. Il regarda fixement la femme qu’il aimait passionnément.